Thursday, September 26, 2019

Caroline Mulroney veut mener à terme la réforme de la Loi sur les services en français

Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones de l'Ontario / Photo:Radio-Canada


La ministre des Affaires francophones de l'Ontario se donne jusqu'à la fin du premier mandat du gouvernement Ford pour terminer la réforme de la Loi sur les services en français.

« C’est un grand projet », a déclaré la ministre lors d'une entrevue accordée à Radio-Canada ce matin. « Je veux absolument faire ce travail en consultation avec la communauté francophone. J’ai un comité consultatif qui me donne des conseils. »

La ministre explique que le gouvernement a commencé, par exemple, la simplification du processus de désignation qui va informer la modernisation de la loi, et a même lancé un projet pilote qui concerne deux autres ministères.

« C’est une question de moderniser ce processus pour refléter la façon [dont] les francophones à travers la province sont en train de travailler avec ces organismes », a-t-elle rappelé.

La ministre a confié : J’aimerais bien sûr que ce soit fait avant la fin de ce mandat que nous avons avant d’expliquer vouloir faire les choses dans l’ordre, par étapes : On ne veut pas faire ça dans les coulisses de Queen’s Park, on veut faire ça de façon ouverte avec la communauté.

Carol Jolin, président de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO), précise que son organisation a aussi travaillé de son côté sur la réforme de la Loi sur les services en français : «  On a un document qui est tout près d’être adopté et qu’on va partager avec madame la ministre ».

L'Université de l'Ontario français


Caroline Mulroney défend le gouvernement qui, selon elle, « a été honnête dès le début sur le fait qu’il n’avait pas les moyens financiers de soutenir, par exemple, le projet de l’Université de l’Ontario français. Mais on a toujours été à l’écoute ».

À la suite du dévoilement du budget, en avril, le gouvernement a fait volte-face et « a commencé à développer un plan ». Selon la ministre, « c’est notre gouvernement qui a pris le temps de voir l’état des choses et de trouver un moyen de pouvoir faire avancer ce projet. C’est un grand projet de société pour la francophonie ontarienne ».

Le président de l'AFO est optimiste et qualifie le projet de l’Université de l’Ontario français comme « le plus beau dossier » depuis l’événement de l’hôpital Montfort, il y a une vingtaine d’années. « Je pense qu’on est sur la bonne voie et qu’on est capables d’accomplir des belles choses ensemble », conclut-il.

Mike Schreiner, le leader du Parti vert de l’Ontario, pense cependant que, sur ce dossier, « il va falloir garder la pression [sur le gouvernement] pour s’assurer qu’il tient sa promesse ».

Une année mouvementée pour les Franco-Ontariens


La ministre des Affaires francophones admet que « ça a été une année mouvementée pour la francophonie en Ontario ».

Elle dit vouloir absolument « protéger [et] faire avancer les services de première ligne pour les francophones » et estime que, « sous [l'autorité du] bureau de l’ombudsman, ce travail va continuer à se faire ».

Enfin, pour ce qui est des relations entre le gouvernement Ford et les Franco-Ontariens, la ministre « veut absolument qu’elles continuent à s’améliorer et elle pense que du progrès a été fait ».

Pour John Fraser, leader par intérim du Parti libéral de l’Ontario, la décision concernant le commissaire aux services en français était « une erreur de la part du gouvernement ». Il précise que cette décision était prise dans le but d’économiser de l’argent, « alors que l’on sait que le déficit n’était pas ce qu’ils avaient [initialement] dit ».

« Le gouvernement va devoir faire plus pour rebâtir la confiance », lance M. Fraser.

Ce texte a été publié sur CBC/Radio-Canada

Tuesday, September 24, 2019

Un syndicat d'enseignants veut négocier sur la place publique

Harvey Bischof, président de la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario / Photo: Myriam Eddahia


La Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (FEÉSO) veut rendre publiques ses demandes pour une nouvelle convention collective.

La décision de la FEÉSO Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario survient alors que les négociations entre le syndicat et le gouvernement n’ont pas encore officiellement commencé.

« Nous rendrons chaque étape de notre processus de négociation transparente. Nous invitons le public à regarder de près le plan que nous proposons », a déclaré Harvey Bischof, président de la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario.

Les trois principes clés du syndicat sont les suivants :

  • s’assurer que les étudiants puissent avoir accès à la meilleure éducation possible;
  • s’assurer que la convention collective respecte les contributions du personnel de l’éducation et respectent les contribuables;
  • faire en sorte que les négociations dans l’environnement actuel requièrent d’être conduites de façon transparente et ouverte.
Les propositions de la FEÉSO, selon le président, visent à favoriser des tailles de salle de classe « raisonnables », à permettre aux étudiants d'accéder aux cours et à soutenir les étudiants qui ont des besoins spéciaux.

La Fédération souhaite également ajuster les salaires des enseignants et du personnel de l'éducation à l'inflation et au coût de la vie.

Les propositions de la FEÉSO seront bientôt disponibles en ligne et bénéficieront de mises à jour régulières tout au long du processus de négociation.

Dénonce des tactiques du gouvernement


Harvey Bischof a profité de sa sortie publique pour dénoncer les tactiques du gouvernement lors de ces négociations.

« Le gouvernement dit être engagé dans des négociations de bonne foi alors qu’il fait exactement l’opposé », a-t-il dénoncé lors d'un point de presse.

« [Le gouvernement] a essayé de saboter et de dérailler les négociations avec des tactiques de délai, l’introduction de nouvelle législation qui interfère de façon inappropriée avec la portée des négociations, et a délibérément ignoré la législation qui gouverne les négociations du secteur scolaire. »

Il a également dénoncé les diverses mesures de compressions budgétaires prises par le gouvernement Ford dans le domaine de l'éducation.

« L’impact se ressentira pendant des années », insiste-t-il.

Le ministre de l'Éducation ontarien Stephen Lecce, pour sa part, a déclaré en réaction à cette annonce : « J'ai régulièrement répété durant plusieurs mois que je souhaite parvenir à un accord qui fournit prévisibilité et certitude aux étudiants, aux parents et aux éducateurs ».

« Mon équipe de négociation continuera de se réunir avec la FEÉSO - et tous nos autres partenaires syndicaux - avec la mission singulière de parvenir à un accord qui garde les étudiants en classe », a-t-il dit.

Autres négociations en cours


L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), elle, n’en est encore qu’au début des négociations avec les autres parties pour identifier les sujets à la table de négociation centrale.

Un autre syndicat, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente 55 000 employés de soutien dans les écoles de la province y compris des francophones, a annoncé que ses membres comptent commencer à faire la grève du zèle dès lundi prochain.

Faire la grève du zèle consiste à suivre le contrat à la lettre et faire chaque tâche de travail scrupuleusement afin de ralentir le total des opérations.

Aucun des syndicats représentant les enseignants et le personnel éducatif en Ontario n'a conclu d'entente de principe avec la province jusqu'à maintenant.

Ce texte a été publié sur CBC/Radio-Canada

Thursday, September 12, 2019

Les régions rurales, des atouts économiques à ne pas délaisser en Ontario

Le développement des zones plus rurales de l'Ontario, comme les régions de Peterborough et Kawartha, est important pour toute la province selon un récent rapport de la Chambre de commerce de l’Ontario. / Image: CCO, Justen Soule
La Chambre de commerce de l’Ontario (CCO) a publié jeudi une liste de recommandations pour les trois ordres de gouvernement afin de dynamiser les régions économiques de la province, y compris les régions rurales.

Le rapport intitulé « La grande mosaïque : Raviver les économies régionales de l’Ontario » présente une étude des différentes régions de la province afin de déterminer des stratégies pour soutenir leur développement à long terme de la part des gouvernements.

Le rapport souligne que la population et « la croissance économique [dans la province] ont été notablement déséquilibrées lors des dernières décennies, avec des taux de croissance dans la région du Grand Toronto-Hamilton-Niagara et Ottawa surpassant nettement ceux des autres régions de l’Ontario ».

Accès à Internet

Le rapport souligne l’importance d’offrir un accès à Internet à toutes les communautés de l’Ontario, y compris les moins bien desservies.

Lors d’une conférence de presse de la Fédération canadienne des municipalités (FCM) jeudi matin où la Fédération appelait le gouvernement fédéral à financer davantage les projets des municipalités, le maire de Toronto, John Tory, a souligné le besoin des communautés rurales à avoir accès à Internet.

Bien que de nombreuses sociétés se bousculent au portillon pour offrir un accès à Internet à Toronto, dit-il, « dans d’autres municipalités plus petites, non seulement n’ont-ils pas de choix [de fournisseurs], mais ils n’en ont parfois aucun, ce qui paralyse beaucoup de commerces dans ces municipalités », déplore-t-il.

« Si nous essayons de construire un pays robuste, [...] nous devons régler le problème de l’accès à Internet dans les parties rurales du pays », dit-il.

Le rapport de la CCO indique que dans les zones rurales où les compagnies privées n’ont pas d’intérêt économique à s’implanter, c’est là qu’un « financement public est nécessaire pour combler les lacunes de couverture ».

L'analyste des politiques pour la CCO et auteure du rapport, Claudia Dessanti, rappelle qu’Internet est utilisé pour tous les aspects de la vie moderne, y compris l’agriculture moderne comme l’agriculture de précision. « Pour que notre secteur agricole reste compétitif, il a besoin d’avoir accès à Internet ».

Transports en zones rurales

Le rapport révèle aussi que de nombreuses routes rurales sont « inappropriées ».

« Prenons l'exemple du secteur agroalimentaire. De nombreuses routes de l’Ontario ne sont pas conçues pour les tracteurs et autres gros équipements que le secteur utilise pour transporter ses produits sur le marché, et la congestion limite la productivité ».

Le président du caucus rural de la FCM, Ray Orb, a rappelé que « les communautés rurales sont essentielles à l’économie et à la qualité de vie de ce pays et qu’elles représentent un tiers de l’économie du Canada ».

Claudia Dessanti explique aussi que le gouvernement pourrait prendre exemple sur certains états des États-Unis, comme le Connecticut, qui sont en train d’expérimenter une alternative au système de subventions avec un crédit d'impôt.

Cette structure « permet aux investisseurs d’investir dans de petits commerces dans des régions rurales, et lorsque ces commerces atteignent une certaine étape, le gouvernement redonne un crédit d’impôt à ces investisseurs ».

Selon l’analyste, ce serait un très bon système pour favoriser les investissements dans des régions qui, d’ordinaire, n’attireraient pas d'investisseurs privés, selon elle.

Le rapport de la CCO contient 17 recommandations pour conseiller les décisionnaires politiques de garder une approche complète et exhaustive lors de l’ébauche de solutions pour l’économie globale la province. 

Ce texte a été publié sur CBC/Radio-Canada.

Sunday, September 1, 2019

Last Call, un film qui sensibilise au suicide

Last Call est un film tourné à Windsor qui sera visionné lors du mois de prévention du suicide. / Image: Last Call, bande-annonce officielle
Un film intense, tourné à Windsor l’année dernière et présenté à guichets fermés à Los Angeles, sera visionné à Windsor en septembre.

Last Call est un long-métrage en temps réel — tourné en une seule prise, simultanément dans deux endroits différents — réalisé par Gavin Michael Booth, de Windsor, et Daved Wilkens de The Mindy Project.

Le film présente un alcoolique suicidaire le soir de l’anniversaire de la mort de son fils qui appelle une ligne de prévention du suicide alors qu’il décide de passer à l’acte. Seulement, il compose un numéro erroné et c’est une concierge de nuit d’un collège communautaire local qui décroche.


Le réalisateur du film, Gavin Booth, est heureux de pouvoir redonner à sa communauté : Windsor est ma maison. « Bien que j’habite maintenant à Los Angeles, j’ai passé la majorité de ma vie à Windsor. J’ai grandi en faisant tous mes premiers films à Windsor », a-t-il confié.

Il continue de réaliser une grande partie de son travail dans cette ville. Pour Last Call, plusieurs étudiants et diplômés de l'Université de Windsor et du Collège St. Clair ont également participé à la production.

Last Call et la prévention du suicide

Gavin Booth est excité à l’idée de visionner son film à Windsor. « C’est un moment rare où je vais pouvoir célébrer [...] avec quasiment tous les gens que je connais dans une salle, et faire venir les gens pour une bonne cause, pour que cela puisse bénéficier à l’Association canadienne pour la santé mentale dans le même temps ».

La projection de Last Call le 21 septembre coïncide avec le mois de prévention du suicide et une partie des bénéfices récoltés au cours de la soirée sera reversée au chapitre local de l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM).

La directrice des communications et des promotions de la santé mentale du chapitre de l’ACSMAssociation canadienne pour la santé mentale pour le Comté Windsor-Essex, Kim Willis, souligne l’importance de projets artistiques tels que ce film pour familiariser le public avec les problèmes de santé publique.

« Bien que nous ayons beaucoup progressé en matière de santé mentale et de stigmatisation du suicide, cela existe toujours. Donc je pense que ça crée un espace où les gens peuvent explorer ce sujet de santé mentale important ».

Sarah Booth, l’actrice qui joue le rôle principal féminin dans Last Call, aussi connue pour son rôle dans La Loi et l’Ordre : Crimes sexuels affirme avoir été touchée par le sujet du film. « Je trouve qu’il y a beaucoup de gens qui ont des difficultés avec leur santé mentale, et on ne parle pas assez de ces difficultés. Je trouve que même en parler ça peut changer le parcours de quelqu’un ».

« J’espère que peut-être juste cette soirée-là, il y a quelqu’un qui va voir le film et ça va ouvrir la conversation avec peut-être leur mari, leur femme, leur enfant, leur parent, et peut-être ça va changer une vie », dit-elle.

Durant le mois de septembre, l’ACSMAssociation canadienne pour la santé mentale présentera d’autres films, et d’autres activités telles qu’une marche communautaire à laquelle 750 personnes avaient déjà participé l’an dernier.

Le film Last Call sera visionné au théâtre Chrysler à Windsor le 21 septembre.

La journée mondiale de prévention du suicide, elle, a lieu le 10 septembre.

Ce texte a été publié sur CBC/Radio-Canada.