Saturday, March 5, 2016

Sommet UE-Turquie : le point de la semaine (+ réaction de Catherine Lalumière, ancienne vice-présidente du Parlement européen)

Le Président de la République François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont discuté hier matin à l'Elysée d'une réponse coordonnée à la crise migratoire, alors que plusieurs pays des Balkans se sont repliés sur eux-mêmes.

Angela Merkel en 2008 / crédit א (Aleph)/ cc
L'Allemagne, toujours au premier plan dans la crise avec sa politique d'ouverture, demande une répartition des réfugiés qui se bousculent en Grèce sur toute l'Europe. François Hollande a ainsi affirmé hier, suite à leur réunion, qu'il respecterait son engagement pris devant l'Union européenne d'accepter 300 000 réfugiés. Cette annonce tente ainsi d'apaiser les esprits, suite aux déclarations de Manuel Valls à Berlin il y a trois semaines, qui avait estimé la ligne de la chancelière comme «non tenable».

Les restrictions aux frontières récemment décidées par plusieurs pays des Balkans et d'Europe centrale, comme l'Autriche, la Hongrie, la Slovénie ou la Pologne, ont piégé des milliers de migrants en Grèce, qui est à présent menacée d'une crise humanitaire imminente sur son territoire. Le Président du Conseil Européen Donald Tusk a critiqué jeudi ces quotas : «Des décisions unilatérales sans une coordination préalable, même si elles sont compréhensibles dans un contexte national, portent atteinte à l'esprit européen de solidarité», a-t-il affirmé.

Une aide européenne d'urgence va donc être débloquée, a décidé Bruxelles mercredi dernier. Elle sera d'un montant de 700 000 euros pour toute l'Europe, avec 300 000 euros octroyés spécifiquement à la Grèce. Celle-ci avait demandé 480 000 euros pour faire face à la crise humanitaire qui la menace, afin de pouvoir fournir des couvertures, de la nourriture et d'autres services basiques aux 32 000 réfugiés et migrants qu'elle héberge.

Jeudi, Donald Tusk a exhorté les migrants économiques, qui se distinguent des réfugiés syriens demandant l'asile, de ne pas tenter de rejoindre l'Europe. «Ne venez pas en Europe. Ne croyez pas les passeurs. Ne risquez pas vos vies et votre argent. Tout cela ne servira à rien», a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras.

Plus tard dans la journée, le Président du Conseil a également rencontré le Premier Ministre turc, Ahmet Davutoglu, et a salué le renforcement des patrouilles maritimes et du régime des visas pour enrayer les départs des côtes turques vers la Grèce voisine, première porte d'entrée de l'Europe des migrants.

Mais pour Donald Tusk, le flot de migrants venant de la Turquie reste encore trop élevé - la Turquie compte actuellement 2,5 millions de réfugiés sur son sol. Pour le Premier Ministre turc, la crise ne devrait pas être laissée à la seule responsabilité de son pays et de la Grèce, qui n'ont nullement provoqué cette crise.

De visite en Slovénie mercredi, le Président du Conseil avait déjà émis l'hypothèse de remettre en place les mesures plus restrictives de l'espace Schengen, pour contrôler plus sévèrement les migrants économiques aux frontières. «Ni la Grèce, ni aucun autre pays européen ne pourront continuer à être des pays de transit», avait-il déclaré. «Les réglementations de Schengen seront à nouveau appliquées.»

Cet article fut réalisé en tant que devoir universitaire.

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