Thursday, March 31, 2016

When Republican States Interfere With the Right to Vote


2016 American Campaign / Maialisa / Pixabay

For many Americans, the right to vote is becoming more and more difficult to exercise. For the past years, some Republican states have adopted measures that affect the vote of minorities and low-income populations.

The most important achievement of the Civil Rights movement that is the right to vote is now threatened. These past years, several states implemented measures that are unfavorable to minorities and lower classes. "In a country that so prides itself on being a beacon of democracy to the world, that is a national disgrace," deplores Civil Rights activist WadeHenderson in the Wisconsin Gazette.

The Arizona and North Carolina cases


Last case in point : voters from Arizona, on March 22nd, and from North Carolina, on March 15th, have had to wait in line for hours in order to vote for the primaries. Since the last presidential election, Republican-governed Arizona reduced its Maricopa county voting booths by 70% : they went from 200 to 60, explains the daily Arizona Republic. It is to be noted that 40% of this county's inhabitants are minorities, the biggest percentage of the state. Booths from other counties have not been altered.

As Phoenix mayor Greg Stanton explainsto the Washington Post's columnist, long lines at voting booths "particularly hurt the least advantaged, who usually have less flexibility in their schedules than more affluent people do."

In Republican-led North Carolina, a new law states that, in order to be able to vote, one must own a State authority-issued ID with picture. According to the Christian Science Monitor, 218,000 registered voters do not own such a document.

A widespread weakening of the right to vote


According to the same weekly newspaper, 36 states have adopted such laws imposing to have a State-issued ID. However, nationally, 3 million people do not own such documents. Critics say that these measures hurt minorities, students (who often move states for their studies, and so do not have ID from the state they live in), and low-income citizens.

"A major culprit would be the U.S. Supreme Court," continues the Washington Post. In 2013, the then mostly Conservative Court overturned a key provision of the 1965Voting Rights Act. Thus it allowed several states, especially in the South, to modify their legislation on the right to vote without requiring the Federal State's approval, as was the case before in order to avoid any abuse.

For the Post's journalist, that kind of practice could result in an "electoral cataclysm" : "Are we not divided enough already? Can we risk holding an election whose outcome would be rendered illegitimate in the eyes of a very large number of Americans who might be robbed of their franchise?"

This article appeared (in French) on Courrier International

Affrontements au Pirée entre migrants syriens et afghans [vidéo]




Huit migrants ont été blessés lors d’une émeute entre Afghans et Syriens survenue dans le port du Pirée dans la nuit du mercredi 30 au jeudi 31 mars. Environ 6 000 migrants et réfugiés – des femmes et des enfants pour près de la moitié – étaient regroupés à cet endroit dans de mauvaises conditions. Les blessés ont été transférés dans un hôpital du Pirée et devraient sortir jeudi soir.

En reportage pour la chaîne grecque Skaï TV, le journaliste Dimitris Lappas décrit les événements :
Les émeutes ont commencé vers 22 h 30 mercredi, lorsqu’un groupe d’Afghans a importuné une femme syrienne. Des compatriotes de la femme sont venus à son secours, ce qui a débouché sur des émeutes […], où des centaines d’Afghans et de Syriens se sont affrontés. Pendant près de quatre heures, c’était un vrai champ de bataille. Ces groupes prenaient tout ce qui leur tombait sous la main pour se battre – pierres, poubelles, bois… – ils ont tout cassé. […] Les familles, enfants dans les bras, ont fui la scène en allant en périphérie du port.”
Les forces de police sont restées sur place après l’émeute pour prévenir tout autre affrontement. Jeudi matin, les lieux ont été nettoyés par les autorités du port du Pirée.


“Personnellement, je pense qu’il y aura bientôt d’autres épisodes comme celui-ci”, ajoute le reporter. Et le présentateur de renchérir :
Mais il était évident que cette situation allait finir comme ça ! Nous l’avons prédit depuis le premier jour. […] Nous avons de moins en moins de contrôle sur cette crise migratoire. […] Et nous ne savons pas qui entre dans le pays  : l’un parle arabe, l’autre parle ceci ou cela ; l’un est allé ici, l’autre est arrivé par là… Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est complètement désorganisé.”

Le même soir, entre 1 000 et 2 000 migrants et membres d’organisations grecques antiracistes ont pris part à une manifestation appelant les pays frontaliers à ouvrir leurs frontières. D’après les chiffres officiels, en raison de la fermeture de la route des Balkans, 51 400 migrants se trouveraient bloqués en Grèce à ce jour, dont 11 300 au poste-frontière d’Idomeni et 5 700 au Pirée.

Cet article fut publié sur Courrier International

La licorne de Sibérie aurait côtoyé les humains

Brève sciences

Reconstitution d'un “elasmotherium” par Heinrich Harder (1858-1935)
IMAGE / HEINRICH HARDER / WIKIMEDIA COMMONS

Ceux qui croient aux licornes n’ont peut-être pas tort, comme le montre la découverte d’une “licorne de Sibérie”. Mais attention, les deux créatures, la réelle et la fictive, ne sont pas nécessairement liées.

Les licornes existent ! Vous n’êtes pas au courant ?” s’exclame Newsweek.
Tout a commencé avec la découverte par la Tomsk State University de Russie d’un petit fragment de crâne en Sibérie, explique le magazine américain. Ce bout d’os appartenait à un rhinocéros appelé Elasmotherium Sibiricum, soit “licorne de Sibérie”, en raison de la présence d’une large corne sur son front.


L’animal en question aurait disparu il y a 29 000 ans et non 350 000 ans, comme on le pensait initialement. Il aurait pu migrer dans des endroits un peu plus au sud (de la Sibérie) – il est donc possible que des hommes aient vécu en même temps que lui. Mais, nuance le journal, “cela ne veut pas dire que ces animaux aient eu un rôle quelconque dans l’essor des histoires de licornes, qui, comme vous le savez, sont des sortes de chevaux magiques avec des cornes plus fines”.

Cette découverte, publiée dans l’American Journal of Applied Sciences, doit par ailleurs être confirmée par celle d’autres spécimens similaires. “En attendant, tous ceux qui cherchent la compagnie d’une vraie licorne (des mers) devraient aller voir du côté des narvals ; selon certains chercheurs, ceux-ci seraient à l’origine du [fantasme] des cornes de licorne.”

Cette brève fut publiée sur Courrier International




Wednesday, March 30, 2016

Ces Etats républicains qui s'immiscent dans le droit de vote

Elections dans le comté de Maricopa, en Arizona, en avril 2010.
Cette année, seulement 60 bureaux de votes sont ouverts, contre 200 à l'époque.
Photo / Sean Hobson / Flickr (cc)

Pour de nombreux Américains, exercer son droit de vote s’avère de plus en plus difficile. Ces dernières années, certains États républicains ont adopté des mesures affectant le vote des minorités et des populations les moins aisées.

Conquête essentielle du mouvement des droits civiques, le droit de vote aux Etats-Unis est aujourd’hui menacé. Depuis quelques années, plusieurs États ont adopté des mesures défavorables au vote des minorités et des populations défavorisées. “Dans un pays qui se targue d’être un modèle de démocratie pour le monde, c’est une honte nationale”, déplore le militant des droits civiques Wade Henderson dans la Wisconsin Gazette.

Les cas de l'Arizona et de la Caroline du Nord

Dernière illustration en date : des électeurs de l’Arizona, le 22 mars, et de Caroline du Nord, le 15 mars, ont dû patienter plusieurs heures pour pouvoir voter lors des primaires. Depuis la dernière élection présidentielle, l’Arizona, gouverné par les républicains, a réduit les bureaux de vote du comté de Maricopa de 70 % : ils sont passés de 200 à 60, explique le quotidien The Arizona Republic. Or 40 % des habitants de ce comté appartiennent aux minorités, soit le plus gros pourcentage de l’État. Les autres comtés n’ont pas été touchés.


Comme l’explique le maire de Phoenix, Greg Stanton, au chroniqueur du Washington Post, les longues queues aux bureaux de vote “affectent particulièrement les personnes désavantagées, qui ont en général moins de flexibilité dans leur emploi du temps”.

En Caroline du Nord, également dominée par les républicains, une nouvelle loi impose d’être désormais en possession d’une pièce d’identité avec photo délivrée par les autorités. Selon The Christian Science Monitor, 218 000 électeurs inscrits ne possèdent pas de document de ce type.

Une fragilisation étendue du droit de vote

D’après le même hebdomadaire, 36 États ont à ce jour adopté des lois imposant d’avoir une pièce d’identité pour voter. Or, au niveau national, 3 millions d’électeurs ne disposent pas d’une pièce d’identité délivrée par les autorités. Selon leurs détracteurs, ces mesures affectent injustement les minorités, les étudiants et les citoyens ayant de bas revenus.

Le “plus grand coupable” de cette situation, selon The Washington Post, n’est autre que la Cour suprême. En 2013, la Cour (alors à majorité conservatrice) a invalidé une disposition de la Loi sur le droit de vote (Voting Rights Act) de 1965. Ce faisant, elle a permis à plusieurs États, notamment dans le sud du pays, de modifier leur législation sur le droit de vote sans l’aval de l’État fédéral, qui était auparavant requis pour prévenir tout abus.

Pour le journaliste du Washington Post, ce genre de pratiques risque de provoquer un  “cataclysme électoral” : le résultat de l’élection présidentielle de novembre prochain pourrait être jugé illégitime par de nombreux Américains privés du droit de vote.

Cette revue de presse fut publiée sur Courrier International 

Friday, March 25, 2016

Petit tour du monde en quelques brèves

Le Lenox Globe est l'une des plus anciennes cartes du monde, datant de 1510 environ.
Il est exposé dans la catégorie "livres rares" de la New York Public Library.
(source: wikimedia commons)


Europe: Grèce 

Comment la fustanelle est devenue un symbole national 

Cet étrange costume, porté par la garde présidentielle de la place Syntagma à Athènes, représente plus qu’une simple curiosité touristique. En cette journée de fête de l'indépendance grecque, I Kathimerini revient sur son histoire.


Orient: Turquie: 

Un nouvel an kurde sous le signe de la peur

Le nouvel an kurde a eu lieu le 21 mars. Au vu des récents attentats en Turquie, Middle East Eye parle des répercussions politiques - récurrentes - sur les festivités de la communauté kurde turque.


Asie: Birmanie:

Aung San Suu Kyi en puissance au nouveau gouvernement

A défaut de pouvoir accéder à la présidence, la prix Nobel de la paix prendra prochainement ses fonctions au sein du nouveau gouvernement, où elle occupera pas moins de quatre portefeuilles.


Commonwealth: Nouvelle-Zélande:

Le pays a parlé: le drapeau reste

La Nouvelle-Zélande a décidé de garder son drapeau actuel lors d’un référendum national, au grand dam du Premier ministre qui souhaitait le changement.


Amériques: États-Unis:

Les opinions de Trump à la roulette russe

Le journal néerlandais De Volkskrant propose un moyen ludique de sensibiliser les électeurs américains aux incohérences de Donald Trump : un jeu en ligne.


Afrique: Kenya: 

Un clip pro-LGBT fait enrager les autorités

Le clip Same Love, du groupe kényan Art Attack, a attiré les foudres du Bureau de classification des films kényans (KFCB), qui estime que la vidéo “viole les lois du Kenya”. Malgré la plainte du KFCB, le clip est toujours en ligne sur Youtube.


Ces brèves furent publiées sur Courrier International

Thursday, March 24, 2016

Who Can Save Merrick Garland ?

Based on The Washington Post's article.

The decision of President Barack Obama to nominate Merrick Garland to the Supreme Court sparked a debate still raging toda, and the Senate still won't give him a hearing.


Merrick Garland: Photo /
United States Court of Appeals
for the District of Columbia Circuit /
Wikimedia Commons
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"Despite Democratic organizing efforts, right-leaning activists care more about the Supreme Court vacancy right now than liberals do," The Washington Post writes on Thursday 24 March. 

When President Obama announced Garland's nomination on March 16, he hoped this White man, which "by all accounts is more of a technocrat than an ideologue", would not pose too much of a problem for Republicans. Yet the Senate won't give him a hearing.

And Liberals "privately complain that Obama has thrown away a golden opportunity." The Capitol newspaper explains : "If he had picked an African American, a Latino or even an Asian candidate – and especially a woman – he could have helped energize the coalition that got him reelected in 2012 and arguably pushed his nominee onto the court."

So why such a rebuttal on the Republican side ? Judge Garland, at the Court of Appeal since 1997, has taken numerous decisions against the NRA. Chris Cox, the Association's political strategist, deems that Garland "does not support the Second Amendment," and that “the future of gun ownership hangs in the balance.”

This is the argument taken up by Republican politicans and their electoral base: to give a chance to Merrick Garland at the Supreme Court would be a threat to their right to bear arms. Winsconsin Sen. Ron Johnson goes further and thinks it would threaten “their right to free speech” and their “freedom of religion.”

Read this article (in French) on Courrier International's website

Wednesday, March 23, 2016

US Political Exploitation After Brussels Attacks

Screenshot / McGregor Show / Youtube
In the midst of the US primaries, the attacks in Belgium could well put the terror threat rhetoric at the center of the political debate. 

The deadly terror attacks in Brussels abruptly refocused the agenda of the presidential race Tuesday, jolting the dwindling group of candidates into a renewed debate over who was best-equipped to protect America”, comments the Walt Street Journal.


A tragedy to shine



While Belgium was living a dark day, the presidential race kept on going on the other side of the Atlantic, with polls taking place in Arizona, Utah, and Idaho for a Democrat caucus. On that day, the New York Daily News denounces :


Within hours, American conservatives, particularly Donald Trump, saw it as an opportunity for political exploitation. […] Writing tweets and appearing on any news program that would have him, Trump — who for years fired business amateurs on reality television and slapped Vince McMahon at Wrestlemania — now speaks as if he’s a national security expert.
 

Indeed on the Today Show program on Tuesday, Trump renewed his ideas of torture use to extract information from terrorists, and to threaten them through their families. 
 

Other Republican candidate Ted Cruz had is fair share as well : the Walt Street Journal mentions his tweet published hours after the bombings, reading “Radical Islam is at war with us. For over 7 years we have had a president who refuses to acknowledge this reality”, before smoothly adding “That ends on January 20, 2017, when I am sworn in as president”.


The third Republican candidate, the sometimes forgotten John Kasich, was much more sensible, and underlined the need for “rededicate ourselves to [...] values of freedom and human rights”.



Beware the anti-Islam discourse

The Washington Post points out
 

Kasich's tone — build alliances, but don't demonize Islam itself — has been consistent as the Republican primary field has shrunk. He repeatedly criticized Trump when the front-runner called for a temporary ban on Muslim immigration, and used a January forum organized by Jack Kemp's son to criticize anti-Muslim sentiment at a Trump rally 
 
On Trump's Muslim ban, the Los Angeles Times conveys Ted Cruz's similar declarations. According to him, the United States should “immediately halt the flow of refugees from countries with a significant Al Qaeda or ISIS presence,” adding: “We need to empower law enforcement to patrol and secure Muslim neighborhoods before they become radicalized.”


The California-based newspaper reminds its readers that the jihadist threat, while existing, is much less important in the US than it is in Europe, and that these two Republican candidates' discourse “sends the message that Muslims are strangers to this country — the same message that Islamic State is propagating.”


Donald Trump and Ted Cruz, who respectively won Arizona and Utah on Tuesday, are unfortunately not likely to tone down on their rhetoric ahead of the 26 March polls in the states of Washington, Alaska and Hawaii.



This article appeared (in French) on
Courrier International



Monday, March 21, 2016

Athènes étranglée par les taxes des créanciers

Manifestation à Athènes en 2014 - Capture d'écran / Documentary Films / Youtube


La troïka a quitté Athènes pour une pause dans les discussions sur la dette et les réformes de la société grecques. L’occasion pour la presse du pays de faire un bilan des négociations.

“Les éleveurs qui ont de l’expérience savent que tirer constamment le lait d’une vache peut avoir des résultats contre-productifs. Le gouvernement grec et, dans une certaine mesure, les créanciers et partenaires du pays semblent ignorer ce sage dicton.”  Tel est le point de vue du quotidien grec I Kathimerini sur les négociations qui ont eu lieu à Athènes avec la mission d’inspection de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) durant deux semaines et demie.

Aucun accord n’a été finalisé : le but est d’en trouver un d’ici au 11 avril, avant la rencontre avec l’Euro Working Group. Pour le moment, la troïka a quitté la Grèce dimanche 20 mars et viendra reprendre les discussions le 2 avril, après la Pâques grecque. Au programme des négociations : de nouvelles taxes sur le produit intérieur brut (PIB) grec et la réforme du système des retraites, nécessaire pour qu’Athènes puisse prétendre à un nouveau prêt et à un allègement de sa dette.

Des taxes qui étouffent la société grecque

Si les ministres de l’Economie allemand et français, Wolfgang Schäuble et Michel Sapin, semblent optimistes, le journal conservateur I Kathimerini l’est beaucoup moins. Dans ses pages économiques, il est très critique envers les mesures exigées par la troïka, comme la taxe sur le PIB :
Aucun autre pays de l’Union européenne […] n’a fait l’expérience d’une hausse aussi forte [que celle de la Grèce] de la taxe sur le PIB. Il n’est pas surprenant qu’aucun autre pays n’ait fait l’expérience d’une telle contraction économique non plus. […] Malheureusement, le niveau de cette taxe va augmenter cette année pour la Grèce, et peut-être aussi en 2017.”

Le gouvernement grec a aussi accepté de réduire le seuil d’exonération d’impôts de 9 550 à 9 100 euros ; mais le FMI voudrait l’abaisser jusqu’à 7 000 euros (à titre de comparaison, en France, il est de 9 700 euros). “Dans tous les pays européens, [ce seuil] protège les populations les plus vulnérables : les enfants et les personnes âgées vivant seules”, s’insurge l’un des éditeurs du quotidien To Vima. “Aujourd’hui nous assistons à des négociations [où personne n’empêche] l’augmentation des recettes publiques en attaquant [ces populations].”

De vraies réformes nécessaires ?

Dans la même colonne, To Vima ne va pas sans condamner les petites corruptions quotidiennes de la société grecque elle-même qui, selon lui, l’ont en partie mise dans la situation actuelle :
Pour la première fois en six ans, [nous avons] un gouvernement qui n’a pas pratiqué ni connu l’évasion fiscale. Et comme nous le savons tous, ce sont des mesures que nous aurions dû mettre en place depuis longtemps, comme l’ont fait d’autres pays européens qui se sont sortis de la crise. […] Malheureusement, aujourd’hui, nous en payons tous le prix, avec cette ‘taxe des plus faibles’.”
Pour I Kathimerini, ce sont des réformes qui n’en sont pas, et le problème se trouve dans l’entêtement à faire payer toujours plus sans laisser une vraie embellie économique avoir lieu : “Nos créanciers ont perdu tout espoir de véritables réformes et ne pensent qu’à additionner les chiffres, résume-t-il. Imposer de plus en plus de taxes ne garantit pas de les recevoir effectivement. Mais surtout, c’est sonner le glas de tout élément productif et créatif qui subsistait dans la société grecque.”

Cette revue de presse fut publiée sur Courrier International


Friday, March 18, 2016

Réfugiés : la visite d'Angelina Jolie en Grèce, une simple diversion ?

Angelina Jolie, ambassadrice de bonne volonté du Haut Commissaire aux réfugiés de l'ONU,
lors de l'initiative britannique sur la prévention contre les violences sexuelles, le 29 mai 2012 -
Crédit photo : Foreign and Commonwealth Office / Flickr


L’actrice hollywoodienne, envoyée spéciale des Nations unies, a rencontré des réfugiés en Grèce. La presse locale a critiqué ce qu’elle voit comme un ‘coup de com’.


“Angelina Jolie reçoit un traitement hollywoodien… de la part de centaines de réfugiés”, titre le quotidien britannique Daily Mail : Angelina Jolie a atterri à Athènes, mercredi 16 mars, pour rencontrer des réfugiés et s’entretenir avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras sur la crise migratoire.

Les mots du Daily Mail déformés

La presse grecque a relaté l’événement de façon satirique – mais aussi déformé les mots du quotidien anglo-saxon, qui faisait référence aux quelque 4 000 migrants qui se sont massés pour voir la star. Au lieu de cela, le quotidien grec To Ethnos a retourné ce titre en “Angelina Jolie est allée auprès des réfugiés pour leur donner un traitement… hollywoodien”.  

D’autres journaux grecs ont présenté l’article britannique comme se moquant de l’actrice : c’est le cas du quotidien en ligne Efimerida et de l’hebdomadaire satirique To Pontiki. Le Daily Mail fait pourtant simplement la description de l’arrivée au port du Pirée, à Athènes, de l’actrice qui “a su changer les idées des réfugiés, dont la plupart ont enduré des voyages éprouvants pour venir jusqu’en Europe après avoir fui la guerre au Moyen-Orient”.

Une rencontre tournée en ridicule

Quant au quotidien conservateur I Kathimerini, il prend aussi la visite à moitié au sérieux, avec son article intitulé “Tous les regards tournés vers Jolie”. Le journal commente :

Le nombre de réfugiés et migrants pris au piège en Grèce est resté stable hier, principalement en raison de mauvaises conditions météorologiques – 43 407 personnes, selon les chiffres officiels. Et pourtant, l’événement du jour était la visite de la star hollywoodienne Angelina Jolie, en tant qu’envoyée spéciale de l’agence des Nations unies pour les réfugiés.”
Illustrant la façon dont l’événement a éclipsé le reste de l’actualité, une caricature dans le même journal montre Alexis Tsipras offrant l’actrice sur un plateau aux photographes, tandis qu’un ministre énervé demande à ce que soit réglée une affaire politique faisant rage depuis mardi.

Plus loin, I Kathimerini ironise : “Bien évidemment, la star a ‘rencontré’ des familles de réfugiés”, avant de relever quelques attitudes moqueuses de la part d’internautes grecs sur Twitter : “Certains proposent qu’Alexis Tsipras retienne l’actrice captive, obligeant Brad Pitt à payer la dette de la Grèce” – telle une Hélène de Troie des temps modernes.


Cette revue de presse fut publiée sur



Thursday, March 17, 2016

"Macédoine", ce pays dont on ne doit pas prononcer le nom

Panos Kammenos (à gauche) lors de sa campagne électorale en septembre 2015
et Yannis Mouzalas (à droite) sur la chaîne Skai TV en janvier 2016.
Photo; C Messier / Wikimedia Commons (gauche); Capture d'écran / AlphaX News / Youtube (droite)

Interrogé à la télévision, le ministre grec Yannis Mouzalas a prononcé le nom de “Macédoine” au lieu d’“Ancienne République yougoslave de Macédoine”. Ce sujet, sensible en Grèce, peut lui valoir sa place.

Yannis Mouzalas a provoqué une crise dans le gouvernement de coalition grec. La raison : le ministre adjoint à la Politique migratoire a usé du terme “Macédoine” pour désigner l’Ancienne République yougoslave de Macédoine (Arym) lors d’une interview accordée à la chaîne grecque Skai TV, mardi 15 mars au soir. Selon le quotidien grec I Kathimerini, “l’erreur n’est pas grave au point de menacer la coopération gouvernementale”.

C’est pourtant le cas : bien que le “coupable” se soit rapidement excusé, le président du parti de droite Grecs indépendants et ministre de la Défense, Panos Kammenos, ne veut accepter rien de moins que la démission de Yannis Mouzalas. Le journal se désole : “Les deux partis auraient pu en rester là si les excuses avaient été acceptées.”

Suite à une réunion de crise avec le Premier ministre Alexis Tsipras, le jeudi 17 mars, le quotidien grec rapporte que “les membres du gouvernement de la coalition ont accepté de mettre leurs différends de côté” le temps du sommet européen. Ils ne décideront de la démission du ministre de l’immigration qu’ensuite, pour ne pas “affaiblir la position du Premier ministre Alexis Tsipras, et de [Yannis] Mouzalas, durant les négociations de Bruxelles”.

Le gouvernement avait officiellement apporté son soutien au ministre de l’immigration dans un communiqué, qualifiant cette polémique de “tentative hypocrite et irresponsable” de miner les efforts du ministre en rapport avec la crise des réfugiés.

Le quotidien met en garde : “Si le gouvernement décide de garder M. Mouzalas, ce sera une grande humiliation pour M. Kammenos, mettant en danger la mobilisation de ses propres électeurs”, et donc la fragile coalition au pouvoir.

La République de Macédoine est devenue indépendante en 1991, et ce nom est reconnu par des pays comme les Etats-Unis, la Russie ou la France depuis 2009. La Grèce n’a jamais accepté le titre de République de Macédoine, revendiquant ce patrimoine culturel, historique et géographique – la région nord-est de la Grèce s’appelant Macédoine. 

Cet article fut publié sur Courrier International

Tuesday, March 15, 2016

Union Européenne: les Français disent "oui" au Brexit

Photo / Jeff Djevdet @ speedpropertybuyers.co.uk / flickr

Des sondages britanniques révèlent que les Français sont plutôt favorables à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Les Français veulent voir les Britanniques hors de l’Union européenne, annonce The Independent. “Les Français voient d’un bon œil le départ du Royaume-Uni de l’UE, plus que n’importe quelle autre nationalité du bloc des Vingt-Huit”, écrit le quotidien britannique lundi 14 mars.

Les sondages ont parlé

Selon un récent sondage réalisé par l’université d’Édimbourg, les Allemands souhaitent à 73 % que la Grande-Bretagne reste dans l’Union, et les Irlandais à 79 %. Mais, poursuit le quotidien, “tandis que 56 % des Français veulent que le Royaume-Uni reste dans l’UE, 44 % souhaitent qu’il parte”.

Lire aussi : "Un Brexit apporterait plus de sécurité aux Britanniques",
ma brève sur
l'avis de l'ancien directeur du MI6, Sir Richard Dearlove

Les auteurs de l’étude relèvent qu’en France “il y a plus de personnes qui pensent que le Royaume-Uni s’en sortirait mieux économiquement en quittant l’Union [que l’inverse]”. Les Britanniques pensent au contraire que la Grande-Bretagne s’assurerait une meilleure position économique en restant dans l’Union, selon une étude réalisée par The Telegraph. C’est en effet la première raison invoquée par les pro-Europe de l’échantillon étudié, tandis que les pro-Brexit mettent plutôt l’accent sur le contrôle des frontières.  

Un référendum en France ?

The Independent mentionne aussi que les Français souhaiteraient avoir leur propre référendum, et le quotidien offre d’ailleurs un outil de sondage directement sur son site, avec pour question : “La France devrait-elle quitter l’UE ?” Le journal écrit : “Les statistiques suggèrent qu’un référendum en France ne serait pas très différent de l’actuelle course anglaise”, c’est-à-dire que les pronostics seraient assez serrés, avec “un avantage très léger pour le camp pro-Europe”.

Outre-Manche, cette petite avance pourrait bien disparaître le jour du référendum, le 23 juin. Se fondant sur l’analyse d’un ancien conseiller de campagne de David Cameron, le Daily Mail rappelle que “les électeurs pro-Brexit sont plus motivés pour se déplacer pour voter le jour J” que les électeurs qui veulent rester dans l’Union, un avantage certain pour les partisans d’une sortie de l’UE.

Cette revue de presse fut publiée sur Courrier International



Monday, March 14, 2016

Le coq de Cambridge, chef-d'œuvre ou symbole colonial ?

Héritage culturel complexe pour certains, symbole du colonialisme pour d’autres : un coq africain en bronze exposé à Cambridge va être rendu au Nigeria. Une décision qui divise la presse britannique.

Capture d'écran / Traditionalism Archive / Youtube

Il trône depuis 1930 dans le hall du Jesus College de Cambridge. Un coq de bronze, baptisé “Okukor”, pose problème à certains étudiants qui veulent que la sculpture soit rendue à l’Afrique de l’Ouest.

Cette demande de rapatriement a été faite en février par un collectif d’étudiants de Cambridge, estimant dérangeant ce symbole de l’héritage colonialiste du Royaume-Uni. La statue avait été volée à l’empire du Bénin – aujourd’hui le sud du Nigeria – en 1897 par un officier de l’armée britannique, qui l’avait ensuite cédée au Jesus College.

Le mardi 8 mars, l’université a accepté de renvoyer ce coq à un palais royal nigérian. Pour le quotidien Daily Mail, “rapatrier des objets d’art […] pour se faire pardonner de la colonisation est un piètre substitut à la reconstruction du monde moderne”.


Le passé est le passé


Le quotidien conservateur n’est pas d’accord avec ce postulat de réparation du colonialisme. Rappelant que “la gloire du Bénin s’est bâtie sur le commerce de l’esclavage”, le journal remet surtout en question l’argument de l’identité culturelle nationale pour le rapatriement de cette statue, alors qu’elle “a été créée au XIIIe siècle, bien avant la naissance de l’Etat moderne du Nigeria”.

Un autre journal conservateur, The Telegraph, embraie sur l’inconsistance de cet argument :

Même s’il était juste de demander aux Britanniques d’aujourd’hui d’être tenus responsables d’actions réalisées bien avant leur naissance (et ça ne l’est pas), comment un tel principe pourrait-il être appliqué de façon universelle ? Devrions-nous demander des comptes aux Danois et aux Norvégiens pour les raids vikings ? […] Le passé est le passé ; il ne peut être changé par des gestes contemporains déplacés.

Pour une reconnaissance de la valeur artistique


Le quotidien de centre gauche The Guardian, quant à lui, mélange perspectives colonialiste et artistique dans son analyse du débat. Il considère cette statue comme un “chef-d’œuvre” ; il est aussi d’accord avec le Daily Mail qui écrit qu’avec de telles restitutions “les musées du monde entier se trouveraient vides”.

The Guardian apporte toutefois une nuance : ce coq n’est pas dans un musée, ainsi sa valeur artistique est-elle niée. Le quotidien poursuit : “La façon dont le Jesus College expose ce coq est un héritage d’une époque que l’on ne regrette pas. C’est une œuvre d’art, mais elle est exposée comme une sorte de mascotte. Quelle condescendance.”



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Wednesday, March 9, 2016

Revue de Presse : Journée Internationale des Droits des Femmes

Le Journée Internationale des Droits de la Femme 2016 s'est tenue le 8 mars /
crédit photo: geralt / cc via pixabay


Hier était la Journée internationale pour les droits des femmes. Que peut-on retirer aujourd’hui de ce qu’il s’est dit durant cette journée de manifestations en tous genres ?

Le quotidien britannique The Independent pose aujourd’hui une question: cet événement créé en 1911 pour obtenir le droit de vote féminin, est-il toujours d’actualité ? La réponse est oui. Le journal rappelle que seulement 19 femmes sont chefs d’état, sur 196 au total. Ce n’est que 7 personnes de plus par rapport à il y a vingt ans. Et tandis que le nombre de femmes au travail a énormément grandi sur la dernière décennie, la majorité n’est payée qu’au montant de celui des hommes en 2006.

Le New York Times dresse un bilan tout aussi pessimiste : il rappelle que plus de 63 millions de filles sont exclues de l’éducation dans plus de 200 pays dans le monde. Pourtant, attention aux idées reçues : tandis que l’Arabie Saoudite est souvent l’un des pays pris en grippe dans les médias, le quotidien Gulf News note que ce pays recense plus de femmes dans l’enseignement supérieur que d’hommes. 

Du côté de la Turquie, qui espère toujours entrer dans l’Union Européenne, le International Business Times a pointé du doigt la forte répression, par les autorités turques, de centaines de femmes qui s’étaient rassemblées dimanche dernier en amont de la journée internationale des femmes.

Quant au Monde, il dénonçait hier un type de sexisme plus pernicieux de la part du quotidien Le Parisien, qui avait organisé ce que Le Monde qualifie de «  happening foireux ». En effet Le Parisien avait proposé aux hommes de se "mettre du rouge à lèvres et de poster la photo sur le Net pour sensibiliser à la lutte contre les violences faites aux femmes". Même Christine Boutin a été choquée de cette initiative, qui ridiculise les femmes plutôt que de les aider.

Enfin le quotidien grec H Kathimerini publie hier un article promouvant la force des femmes dans l’économie. Dans une Grèce plombée par la crise économique, et maintenant la crise migratoire, le quotidien prend soin d’écrire : « les questions des femmes, en temps de crise, ne sont souvent pas prioritaires en politique. Et pourtant le rôle et la participation des femmes dans une société est le miroir du bon fonctionnement d’une démocratie. »


Cet article fut écrit en tant que devoir universitaire.

Tuesday, March 8, 2016

L'après sommet UE - Turquie

 
Le président turc Recep Tayyip Erdogan à Bakou, en visite en Russie / crédit photo :
Service de presse du Président de la Fédération de Russie / cc

« Un syrien pour un syrien » : c’est le nouvel accord trouvé dans la nuit de lundi à mardi, lors du sommet entre l'Europe des vingt-huit et la Turquie. Selon ce plan, proposé par Ankara et pensé avec Berlin, l’Europe renverrait donc tous ses migrants, qu’ils soient réfugiés ou économiques, en Turquie. C’est ensuite elle qui ferait le travail de tri entre les candidats sérieux ou non au droit d’asile, avant de renvoyer les réfugiés « légitimes » en Europe.

La Turquie a déjà près de 3 millions de réfugiés. Elle a donc réclamé 3 milliards d’euros d’aide supplémentaires, en plus des 3 milliards déjà promis en novembre dernier – mais pas encore déboursés, ce que le président turc Recep T. Erdogan a déploré depuis Ankara. D'aucuns pensent que la Turquie a trop profité de sa position de force dans les négociations. Pour Catherine Lalumière, présidente de la Maison de l’Europe à Paris et ex-secrétaire générale du Conseil de l'Europe et vice-présidente du Parlement européen, il est normal de payer la Turquie en retour – y compris la Grèce, qui doit recevoir 300 000 euros d’aide d’urgence.

Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, est quant à lui “convaincu de la légalité de cette décision”. Pourtant plusieurs ONG rétorquent que les propositions d’Ankara vont à l’encontre des conventions internationales. Parmi elles, celle des Nations Unies sur les réfugiés, née en 1951, interdit à ses signataires d’expulser ou de renvoyer des réfugiés, sauf en cas de menace à l’ordre public. Le Haut Commissaire aux Réfugiés de l'ONU a d'ailleurs noté que « l’expulsion collective d’étrangers est interdite par la convention européenne des droits de l’Homme ».

Effectivement lors du sommet, le premier ministre hongrois, Viktor Orban, s’est encore opposé à toute « réinstallation » massive depuis la Turquie. Madame Lalumière déplore les décisions des Balkans qui se referment sur eux-mêmes, et notamment de la Hongrie – à plus forte raison qu'elle a connu Monsieur Orban lorsqu'il n'était encore qu'étudiant, et d'un parti libéral à l'époque, dans les années 1980. Selon elle, cette « nouvelle génération » à la tête du pays aujourd'hui était trop jeune lors de la chute du Mur de Berlin, et se comporte en « enfants gâtés ».

En tous cas selon Jean-Claude Juncker, le sommet de lundi a débouché sur un bon accord qui devrait « soulager une partie de la pression sur [Athènes] », qui est au bord de la crise humanitaire. Le premier ministre Alexis Tsipras est d'ailleurs lui aussi satisfait de ces négociations, qui auront pour effet d'aider son pays. L’accord devrait être signé définitivement au prochain rendez-vous, les 17 et 18 mars à Bruxelles.

Cet article fut écrit en tant que devoir universitaire.

Saturday, March 5, 2016

Sommet UE-Turquie : le point de la semaine (+ réaction de Catherine Lalumière, ancienne vice-présidente du Parlement européen)

Le Président de la République François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont discuté hier matin à l'Elysée d'une réponse coordonnée à la crise migratoire, alors que plusieurs pays des Balkans se sont repliés sur eux-mêmes.

Angela Merkel en 2008 / crédit א (Aleph)/ cc
L'Allemagne, toujours au premier plan dans la crise avec sa politique d'ouverture, demande une répartition des réfugiés qui se bousculent en Grèce sur toute l'Europe. François Hollande a ainsi affirmé hier, suite à leur réunion, qu'il respecterait son engagement pris devant l'Union européenne d'accepter 300 000 réfugiés. Cette annonce tente ainsi d'apaiser les esprits, suite aux déclarations de Manuel Valls à Berlin il y a trois semaines, qui avait estimé la ligne de la chancelière comme «non tenable».

Les restrictions aux frontières récemment décidées par plusieurs pays des Balkans et d'Europe centrale, comme l'Autriche, la Hongrie, la Slovénie ou la Pologne, ont piégé des milliers de migrants en Grèce, qui est à présent menacée d'une crise humanitaire imminente sur son territoire. Le Président du Conseil Européen Donald Tusk a critiqué jeudi ces quotas : «Des décisions unilatérales sans une coordination préalable, même si elles sont compréhensibles dans un contexte national, portent atteinte à l'esprit européen de solidarité», a-t-il affirmé.

Une aide européenne d'urgence va donc être débloquée, a décidé Bruxelles mercredi dernier. Elle sera d'un montant de 700 000 euros pour toute l'Europe, avec 300 000 euros octroyés spécifiquement à la Grèce. Celle-ci avait demandé 480 000 euros pour faire face à la crise humanitaire qui la menace, afin de pouvoir fournir des couvertures, de la nourriture et d'autres services basiques aux 32 000 réfugiés et migrants qu'elle héberge.

Jeudi, Donald Tusk a exhorté les migrants économiques, qui se distinguent des réfugiés syriens demandant l'asile, de ne pas tenter de rejoindre l'Europe. «Ne venez pas en Europe. Ne croyez pas les passeurs. Ne risquez pas vos vies et votre argent. Tout cela ne servira à rien», a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras.

Plus tard dans la journée, le Président du Conseil a également rencontré le Premier Ministre turc, Ahmet Davutoglu, et a salué le renforcement des patrouilles maritimes et du régime des visas pour enrayer les départs des côtes turques vers la Grèce voisine, première porte d'entrée de l'Europe des migrants.

Mais pour Donald Tusk, le flot de migrants venant de la Turquie reste encore trop élevé - la Turquie compte actuellement 2,5 millions de réfugiés sur son sol. Pour le Premier Ministre turc, la crise ne devrait pas être laissée à la seule responsabilité de son pays et de la Grèce, qui n'ont nullement provoqué cette crise.

De visite en Slovénie mercredi, le Président du Conseil avait déjà émis l'hypothèse de remettre en place les mesures plus restrictives de l'espace Schengen, pour contrôler plus sévèrement les migrants économiques aux frontières. «Ni la Grèce, ni aucun autre pays européen ne pourront continuer à être des pays de transit», avait-il déclaré. «Les réglementations de Schengen seront à nouveau appliquées.»

Cet article fut réalisé en tant que devoir universitaire.