Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones de l'Ontario / Photo:Radio-Canada |
La ministre des Affaires francophones de l'Ontario se donne jusqu'à la
fin du premier mandat du gouvernement Ford pour terminer la réforme de la Loi
sur les services en français.
« C’est un grand projet », a déclaré la ministre lors d'une
entrevue accordée à Radio-Canada ce matin. « Je veux absolument faire
ce travail en consultation avec la communauté francophone. J’ai un comité
consultatif qui me donne des conseils. »
La ministre explique que le gouvernement a commencé, par exemple,
la simplification du processus de désignation qui va informer la modernisation
de la loi, et a même lancé un projet pilote qui concerne deux autres
ministères.
« C’est une question de moderniser ce processus pour refléter la
façon [dont] les francophones à travers la province sont en train de travailler
avec ces organismes », a-t-elle rappelé.
La ministre a confié : J’aimerais bien sûr que ce soit fait
avant la fin de ce mandat que nous avons avant d’expliquer vouloir faire
les choses dans l’ordre, par étapes : On ne veut pas faire ça dans
les coulisses de Queen’s Park, on veut faire ça de façon ouverte avec la communauté.
Carol Jolin, président de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario
(AFO), précise que son organisation a aussi travaillé de son côté sur la
réforme de la Loi sur les services en français : « On a un document
qui est tout près d’être adopté et qu’on va partager avec madame la
ministre ».
L'Université de l'Ontario français
Caroline Mulroney défend le gouvernement qui, selon elle, « a
été honnête dès le début sur le fait qu’il n’avait pas les moyens
financiers de soutenir, par exemple, le projet de l’Université de l’Ontario
français. Mais on a toujours été à l’écoute ».
À la suite du dévoilement du budget, en avril, le gouvernement a fait
volte-face et « a commencé à développer un plan ». Selon la
ministre, « c’est notre gouvernement qui a pris le temps de voir
l’état des choses et de trouver un moyen de pouvoir faire avancer ce projet.
C’est un grand projet de société pour la francophonie ontarienne ».
Le président de l'AFO est optimiste et qualifie le projet de
l’Université de l’Ontario français comme « le plus beau dossier » depuis l’événement de l’hôpital Montfort, il y a une
vingtaine d’années. « Je pense qu’on est sur la bonne voie et qu’on
est capables d’accomplir des belles choses ensemble », conclut-il.
Mike Schreiner, le leader du Parti vert de l’Ontario, pense cependant
que, sur ce dossier, « il va falloir garder la pression [sur le
gouvernement] pour s’assurer qu’il tient sa promesse ».
Une année mouvementée pour les Franco-Ontariens
La ministre des Affaires francophones admet que « ça a été
une année mouvementée pour la francophonie en Ontario ».
Elle dit vouloir absolument « protéger [et] faire avancer les
services de première ligne pour les francophones » et estime
que, « sous [l'autorité du] bureau de l’ombudsman, ce travail va
continuer à se faire ».
Enfin, pour ce qui est des relations entre le gouvernement Ford et les
Franco-Ontariens, la ministre « veut absolument qu’elles continuent à
s’améliorer et elle pense que du progrès a été fait ».
Pour John Fraser, leader par intérim du Parti libéral de l’Ontario, la
décision concernant le commissaire aux services en français était « une
erreur de la part du gouvernement ». Il précise que cette décision était
prise dans le but d’économiser de l’argent, « alors que l’on sait que le
déficit n’était pas ce qu’ils avaient [initialement] dit ».
« Le gouvernement va devoir faire plus pour rebâtir la
confiance », lance M. Fraser.
Ce texte a été
publié sur CBC/Radio-Canada