Un échange, samedi 9 avril, entre le maire de New York, Bill de Blasio, et la candidate à la présidentielle Hillary Clinton, a choqué la communauté africaine-américaine. Pour le New York Daily News, cette colère n’a pas lieu d’être.
Le maire démocrate de New York, Bill de Blasio, s’est fait incendier sur les réseaux sociaux après son sketch au Inner Circle Show, samedi 9 avril. Pourtant, bien que ce sketch soit maladroit, il n’y a pas de quoi s’offusquer si violemment, estime l’éditorialiste africain-américain du New York Daily News, Robert A. George : “Ça devait être une semaine bien calme sur Internet pour que l’on s’attarde, au point d’être outragé, sur cet échange entre Bill de Blasio et Hillary Clinton.”Dans le sketch, la candidate démocrate Hillary Clinton critique Bill de Blasio pour avoir tardé à lui apporter son soutien, ce à quoi le maire répond : “Désolée, Hillary, j’étais à la ‘C.P. time’ [l’heure des Africains-Américains].” Un spectateur interpelle le maire avec un “non !” ; on entend quelques rires gênés dans la salle.
“Dans l’argot, [C.P. time] est l’abréviation de ‘colored people time’– un stéréotype insultant selon lequel les Africains-Américains sont toujours en retard, et qui, en fait, a été adopté par les Africains-Américains eux-mêmes à des fins d’autodérision”, explique l’éditorialiste du tabloïd new-yorkais.
La troisième personne sur scène – “élément important”, précise le quotidien – est l’acteur africain-américain Leslie Odom Junior, qui joue le personnage d’Aaron Burr dans la comédie musicale Hamilton, faisant actuellement fureur à New York. L’acteur répond, “faussement offensé” : “Je n’aime pas ce genre de blagues, Bill.” Hillary ajoute alors : “Non, il voulait dire qu’il est à l’heure des politiciens prudents [cautious politician time] !”
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Le quotidien new-yorkais, à tendance libérale, apporte son analyse et déplore le manque d’ouverture des critiques :“Donc les politiciens blancs ne devraient jamais nager en eaux raciales – même s’ils partagent la scène avec un homme noir jouant le rôle d’un homme blanc dans une comédie musicale qui bouleverse le débat sur le concept de race ? Même si le maire blanc est marié à une femme noire – qui n’était que quelques mètres plus loin dans le public ? […] Certaines blagues ne peuvent pas toujours être faites, mais celle-là était de circonstance.”Le tabloïd perd enfin patience et lance : “Aux justiciers sociaux gauchistes qui parlent de privilège, et aux conservateurs moralisants qui se plaignent de standards à deux vitesses : détendez-vous.”
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