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Elections dans le comté de Maricopa, en Arizona, en avril 2010. Cette année, seulement 60 bureaux de votes sont ouverts, contre 200 à l'époque. Photo / Sean Hobson / Flickr (cc) |
Pour de nombreux Américains, exercer son droit
de vote s’avère de plus en plus difficile. Ces dernières années,
certains États républicains ont adopté des mesures affectant le vote des
minorités et des populations les moins aisées.
Les cas de l'Arizona et de la Caroline du Nord
Dernière illustration en date : des électeurs de l’Arizona, le 22 mars, et de Caroline du Nord, le 15 mars, ont dû patienter plusieurs heures pour pouvoir voter lors des primaires. Depuis la dernière élection présidentielle, l’Arizona, gouverné par les républicains, a réduit les bureaux de vote du comté de Maricopa de 70 % : ils sont passés de 200 à 60, explique le quotidien The Arizona Republic. Or 40 % des habitants de ce comté appartiennent aux minorités, soit le plus gros pourcentage de l’État. Les autres comtés n’ont pas été touchés.
Comme l’explique le maire de Phoenix, Greg Stanton, au chroniqueur du Washington Post, les longues queues aux bureaux de vote “affectent particulièrement les personnes désavantagées, qui ont en général moins de flexibilité dans leur emploi du temps”.
En Caroline du Nord, également dominée par les républicains, une nouvelle loi impose d’être désormais en possession d’une pièce d’identité avec photo délivrée par les autorités. Selon The Christian Science Monitor, 218 000 électeurs inscrits ne possèdent pas de document de ce type.
Une fragilisation étendue du droit de vote
D’après le même hebdomadaire, 36 États ont à ce jour adopté des lois imposant d’avoir une pièce d’identité pour voter. Or, au niveau national, 3 millions d’électeurs ne disposent pas d’une pièce d’identité délivrée par les autorités. Selon leurs détracteurs, ces mesures affectent injustement les minorités, les étudiants et les citoyens ayant de bas revenus.Le “plus grand coupable” de cette situation, selon The Washington Post, n’est autre que la Cour suprême. En 2013, la Cour (alors à majorité conservatrice) a invalidé une disposition de la Loi sur le droit de vote (Voting Rights Act) de 1965. Ce faisant, elle a permis à plusieurs États, notamment dans le sud du pays, de modifier leur législation sur le droit de vote sans l’aval de l’État fédéral, qui était auparavant requis pour prévenir tout abus.
Pour le journaliste du Washington Post, ce genre de pratiques risque de provoquer un “cataclysme électoral” : le résultat de l’élection présidentielle de novembre prochain pourrait être jugé illégitime par de nombreux Américains privés du droit de vote.
Cette revue de presse fut publiée sur Courrier International
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