Huit migrants ont été blessés lors d’une émeute entre Afghans et Syriens survenue dans le port du Pirée dans la nuit du mercredi 30 au jeudi 31 mars. Environ 6 000 migrants et réfugiés – des femmes et des enfants pour près de la moitié – étaient regroupés à cet endroit dans de mauvaises conditions. Les blessés ont été transférés dans un hôpital du Pirée et devraient sortir jeudi soir.
En reportage pour la chaîne grecque Skaï TV, le journaliste Dimitris Lappas décrit les événements :
Les émeutes ont commencé vers 22 h 30 mercredi, lorsqu’un groupe d’Afghans a importuné une femme syrienne. Des compatriotes de la femme sont venus à son secours, ce qui a débouché sur des émeutes […], où des centaines d’Afghans et de Syriens se sont affrontés. Pendant près de quatre heures, c’était un vrai champ de bataille. Ces groupes prenaient tout ce qui leur tombait sous la main pour se battre – pierres, poubelles, bois… – ils ont tout cassé. […] Les familles, enfants dans les bras, ont fui la scène en allant en périphérie du port.”Les forces de police sont restées sur place après l’émeute pour prévenir tout autre affrontement. Jeudi matin, les lieux ont été nettoyés par les autorités du port du Pirée.
“Personnellement, je pense qu’il y aura bientôt d’autres épisodes comme celui-ci”, ajoute le reporter. Et le présentateur de renchérir :
Mais il était évident que cette situation allait finir comme ça ! Nous l’avons prédit depuis le premier jour. […] Nous avons de moins en moins de contrôle sur cette crise migratoire. […] Et nous ne savons pas qui entre dans le pays : l’un parle arabe, l’autre parle ceci ou cela ; l’un est allé ici, l’autre est arrivé par là… Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est complètement désorganisé.”
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Le même soir, entre 1 000 et 2 000 migrants et membres d’organisations grecques antiracistes ont pris part à une manifestation appelant les pays frontaliers à ouvrir leurs frontières. D’après les chiffres officiels, en raison de la fermeture de la route des Balkans, 51 400 migrants se trouveraient bloqués en Grèce à ce jour, dont 11 300 au poste-frontière d’Idomeni et 5 700 au Pirée.
Cet article fut publié sur Courrier International
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