La francophonie dans le monde est en croissance, et le français se
classe en cinquième position des langues les plus parlées après le mandarin,
l’anglais, l’espagnol et l’arabe, avec 300 millions de locuteurs, selon un
nouveau rapport.
Le livre intitulé La langue française dans le monde, un
rapport publié tous les quatre ans, a pour but de faire l’état des lieux de la
langue française dans le monde.
Sa dernière édition présente des résultats positifs pour le français,
qui est la langue d’enseignement dans plus de 36 pays et territoires, qui
regroupent 80 millions d’individus.
« La langue française progresse, a une dynamique très forte, alors
qu’on entend parfois le contraire », dit Alexandre Wolff, responsable de
l’Observatoire de la langue française de l’Organisation internationale de la
francophonie à Paris et l’un des auteurs de ce livre.
Les chercheurs soulignent que le français n’est pas en concurrence avec
l’anglais ou les autres langues, mais qu’il existe « une dynamique
plurilingue, et que le français y tient une place importante ». C’est le
cas de gens parlant une autre langue à la maison, mais parlant français au
travail par exemple.
L’Afrique, le futur du français dans le monde
Le taux de progression du nombre de locuteurs en français est de
10 % en moyenne dans le monde — un taux qui est de 17 % en Afrique
subsaharienne. C’est là que se situe l’avenir de la langue française,
estime M. Wolff.
Le français est également au deuxième rang des langues les plus
apprises comme deuxième langue étrangère, avec des progressions
intéressantes, notamment en Afrique subsaharienne, mais aussi au Maghreb et au
Moyen-Orient, explique le chercheur. Ce sont aussi des endroits où l’usage du
français quotidiennement est en hausse.
Sur les 51 millions d’apprenants de français langue étrangère en
2018, 45 % se trouvent au Maghreb et 23 % en Afrique subsaharienne.
Aujourd’hui, 60 % des locuteurs quotidiens de français se trouvent en
Afrique.
M. Wolff note que l’un des enjeux pour le futur, dans les pays qui
ont choisi le français comme langue d’enseignement, sera de savoir si leurs
systèmes éducatifs « seront capables d’accueillir les enfants de plus
en plus nombreux — et c’est heureux — à aller à l’école ».
Plus de données ailleurs dans le monde
Richard Marcoux, professeur titulaire au Département de sociologie de
l’Université Laval et coauteur du livre, explique que pour ce dernier rapport,
l’équipe a réussi à réunir plus de données dans d’autres parties du monde au
sujet desquelles ils n’avaient pas de données auparavant.
« On savait qu’il y avait des francophones en Russie et lors du
dernier recensement russe, [...] on a découvert qu’il y avait 600 000
francophones en Russie, donc c’était vraiment une surprise », confie Richard
Marcoux.
Le rapport souligne par ailleurs que le français est également très
présent dans les médias internationaux : la chaîne TV5Monde, par exemple,
est présente dans 360 millions de foyers dans plus de 200 pays.
Mais d’autres médias, qui ne sont pas issus de pays francophones, ont
aussi leurs propres canaux en français : « les Chinois ont leur
canal en français, les Russes aussi, les Anglo-Saxons depuis plus longtemps
encore : donc ils cherchent à s’adresser à ces populations francophones de
plus en plus nombreuses », explique M. Wolff.
M. Marcoux, qui est également directeur de l’Observatoire
démographique et statistique de l’espace francophone, se dit encore préoccupé
du manque de données dans ces régions moins étudiées en matière de
francophonie. « Pour nous, ce qui est important, c’est d’avoir des
données probantes ».
Les prochaines étapes seront donc d’obtenir plus de données en Asie et
dans les Amériques.
Ce texte a été
publié sur CBC/Radio-Canada
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