Le gouvernement ontarien a annoncé que l’effectif des classes de 2019 serait «essentiellement le même», une annonce qui n’apaise pas pour autant certains parents. / Image: Pixabay |
Le ministre de
l’Éducation a affirmé que la taille des classes de la 9e à la 12e année en
Ontario n'augmentera pas à 28 élèves en septembre comme cela avait été
précédemment annoncé, mais des parents ontariens n'en demeurent pas moins
inquiets.
Le ministre
Stephen Lecce a affirmé jeudi qu'un maximum d'un demi-élève sera ajouté
en moyenne de la 9e à la 12e année, pour un total de 22,5 élèves par classe. M. Lecce a déclaré que le gouvernement
était à l'écoute de la population et qu'il était important pour lui
d'apaiser l'anxiété que pourraient ressentir certains élèves et
parents, à l'approche de la rentrée.
Des parents pas convaincus
« C’est
peut-être mieux que ce ne soit pas immédiat [...] », mais le résultat sera
le même, estime Daniel Lajeunesse, un parent d'Aurora en Ontario, qui a deux
enfants — l’un de 15 ans inscrit dans le système francophone, et un autre de 11
ans inscrit dans une école anglophone.
« J’ai peur,
parce la raison pour laquelle on a fait le changement vers le système
anglophone, c’est parce que mon enfant avait de la misère en mathématiques et
en sciences », explique M. Lajeunesse. « On l’a mis dans l’école
anglophone dans le quartier, et puis il fait beaucoup mieux parce que la classe
est plus petite. »
Le père de
famille raconte que les professeurs pouvaient ainsi prendre quelques minutes de
plus avec son enfant pour lui expliquer les choses en profondeur.
« J’ai vu le bénéfice d’un système où les classes sont plus
petites, et ça me tracasse, ça me fait peur [...] qu’un autre enfant ne puisse
pas avoir ce bénéfice. »
« Ma fille a de la dyslexie »
Une mère de
famille d'Ottawa, Norma-Jean Quibell s'inquiète aussi pour l'une de ses deux
filles, qui est actuellement au primaire où elle dispose de l’aide de ses
professeurs et d’une éducatrice présente dans la classe.
Lorsque sa fille
de 10 ans entrera en secondaire dans quelques années, Mme Quibell redoute que
l’effectif des classes devienne trop grand.
« Ma fille a
de la dyslexie, donc je suis inquiète qu’elle ne soit pas capable de suivre en
classe parce que le professeur va avoir beaucoup plus d’élèves à s’occuper, et
ma fille ne va pas avoir assez d’accès à son professeur », déplore-t-elle.
Elle considère
aussi que le gouvernement est « un peu vague » concernant les
enfants qui ont des besoins spécifiques ou extrascolaires : « [Le gouvernement] nous dit seulement qu'il
va y avoir plus d’élèves dans la classe, c'est tout. C’est un peu inquiétant ».
Le gouvernement a réitéré dans un communiqué que « [sa]
mission est de conclure une entente de bonne foi, qui accorde la priorité aux
élèves, afin que les parents et le personnel enseignant aient la prévisibilité
qu'ils méritent ».
Le ministre de l’Éducation s'est par ailleurs dit ouvert à apporter des
changements à son plan concernant la hausse de la taille des classes à
l'avenir, si les syndicats et les conseils scolaires trouvent des économies
ailleurs dans le budget.
Le président de la Commission nationale des parents francophones, Louis
Kdouh, a salué le retour en arrière de la province, mais espère que la taille
des classes n'augmentera pas les prochaines années.
« En tant que
parent, je pense que ce que le gouvernement fait n'est pas tout le temps clair,
mais au moins on voit que la voix des parents, la voix des syndicats est
entendue », a déclaré Louis Kdouh. « J'espère que, non, ce
ne sera pas seulement pour une année ».
Ce texte a été publié sur CBC/Radio-Canada.
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