Monday, July 29, 2019

Réconciliation et guérison autochtone

La sculpture, fabriquée à partir de calcaire de l'Indiana, pèse dix tonnes et fait trois mètres de haut.
PHOTO : RADIO-CANADA / MARGUERITE GALLORINI

La seconde édition du festival autochtone Célébration de l'héritage est en cours sur la place Nathan Phillips à Toronto. Cet événement rend hommage aux victimes des pensionnats autochtones et tous les enfants qu'ont perdus les familles concernées, et célébre la culture autochtone. En pièce centrale de ce festival : la réplique de la sculpture d'une tortue géante, nommée Restauration de l'identité et réalisée par l'artiste anishinaabé Solomon King. 

Une fois achevée, cette tortue trônera au centre d'un espace dédié à la reconnaissance et à la célébration de la culture des peuples autochtones, dans un effort de réconciliation entre le Canada et les peuples autochtones. Le coût de la réalisation de cet espace est estimé à 5,2 millions de dollars, et la complétion de cet espace pour l'enseignement, l'apprentissage, l'échange, et la guérison est anticipée pour 2022. 

La tortue, symbole de la culture des peuples autochtones


La tortue est un symbole fort, présent dans plusieurs histoires de création chez les Premières Nations. La sculpture, fabriquée à partir de calcaire de l'Indiana, pèse 10 tonnes et fait 3 mètres de haut. Elle représente une tortue qui se tient sur un rocher, sur la base duquel sont répertoriés les 17 pensionnats de l'Ontario.

Solomon King est un artiste local de la réserve indienne de la Première Nation Neyaashiinigmiing, à trois heures au nord de Toronto. Il explique la symbolique derrière la statue qu'il a créée.

« Cette tortue représente la terre, l'Amérique du nord », explique-t-il. « C'est donc l'histoire de notre commencement. Pour nous, c'est un moyen de se réaffirmer, de se réconcilier après les pensionnats, et de réintégrer notre place dans la société ».


Cet espace et cette statue ont été créés en réponse à l'une des recommandations de la Commission de vérité et réconciliation. En particulier, l'appel à l'action 82 exhorte le gouvernement fédéral à « commander un monument national sur les pensionnats et de l’installer de manière à ce qu’il soit accessible au public et très visible dans chaque capitale ».

Festivités traditionnelles et processus de guérison


L'événement, qui a lieu aujourd'hui et demain, met en vedette la culture autochtone avec des prestations musicales, de la danse, des dégustations de nourriture traditionnelle, et des installations artistiques. 

Le maire de Toronto, John Tory, avait indiqué plus tôt que cette célébration de la résilience des survivants des pensionnats autochtones était l'occasion de passer de la discussion à l'action en matière de réconciliation.

Theo Nazary, organisateur stratégique du Centre culturel Native Council Fire de Toronto, explique que c'est l'un des plus grands rassemblements autochtones dans un espace urbain en Amérique du Nord. 

Pour lui, il est question de célébrer la culture autochtone avec tous: « Nous voulons montrer toute la positivité et les cadeaux que les gens autochtones ont à offrir à cette terre », affirme-il.

À l'intérieur d'une vingtaine de grands tipis colorés, on peut ainsi trouver de nombreux ateliers et discussions ouverts au public pour apprendre à créer des sacs médicinaux et des sachets à tabac, apprendre la langue ainsi que des histoires de création, des jeux, et bien d'autres aspects de la culture autochtone.

Un espace de rencontres et de soutien pour les survivants des pensionnats est également réservé sur la place Nathan Phillips, avec du personnel formé pour soutenir ces familles. Lundi soir, le film documentaire dépeignant l'histoire de ces pensionnats We Were Children était également censé être diffusé sur la place, suivi par une table ronde. 

Cet article a été édité et publié sur CBC/Radio-Canada.ca

No comments:

Post a Comment