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Angela Merkel et Wolfgang Schauble au Parlement allemand en 2014
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Le Fonds Monétaire International (FMI) appelle à un soulagement
"inconditionnel" de la dette grecque tandis que l'Allemagne ne souhaite
pas d'allègement significatif de la dette.
Alors que les ministres des finances de la zone euro se réunissent
aujourd'hui pour parler de la dette, le FMI souhaite que les créditeurs
européens acceptent un allègement de la dette grecque jusqu'en 2040,
selon un rapport préliminaire sur la viabilité de la dette grecque publié lundi par le Fonds.
Le FMI estime que le plan de sauvetage dans ses conditions
actuelles ne permettra jamais à la Grèce de revenir à une trajectoire
viable, et qu'un allègement est "essentiel pour fournir aux marchés un
signal fort et crédible sur l'engagement des créanciers institutionnels à
rendre la dette plus viable, ce qui en soi pourrait contribuer à faire
baisser les coûts de financement" selon ce texte.
Mais le ministre de l'économie allemand Wolfgang Schäuble et la
chancelière Angela Merkel ne souhaitent pas prendre de décisions ou
changements importants au Parlement avant les élections fédérales
allemandes de 2017.
Confiant, le commissaire européen aux Affaires économiques et
financières Pierre Moscovici a déclaré lundi en conférence de presse à
Paris: "J'espère et je crois que nous pouvons parvenir à un accord
demain".
Un fonctionnaire de l'EuroWorking Group a confié lundi que les
ministres des finances de la zone euro se sont entendus sur un projet
d'accord à propos de la dette, lequel projet n'a cependant pas l'aval
formel du FMI.
Il ne peut y avoir de "résultat raisonnable sans le FMI", a pourtant
assuré M. Schäuble jeudi dernier au Japon, en marge d'une réunion des
ministres des finances du G7.
Pierre Moscovici a ajouté lundi: "Je ressens de la part de tous les
principaux protagonistes, FMI compris bien sûr, une volonté commune
d'aboutir", avant de féliciter la Grèce pour ses efforts.
Dimanche, le Parlement grec a adopté une nouvelle batterie de
réformes demandées par le FMI, impliquant une accélération des
privatisations et l'augmentation des taxes indirectes. "Les Européens
reçoivent le message que la Grèce tient ses promesses. Maintenant, c'est
leur tour", a déclaré le premier ministre grec Alexis Tsipras avant le
vote.
Ces réformes ont été décriées dans la presse grecque, et 10.000
personnes manifestaient devant le Parlement dimanche en protestation de
ces mesures.
Article écrit pour l'Agence-France Presse (bureau d'Athènes)